Je viens de nulle part

Je prends quelques minutes pour écrire ces lignes de notre chambre à Tokyo.

Nos valises sont faites. Nous quittons le Japon demain matin et par la magie du décalage horaire nous arriverons le jour même.

Trois semaines à la découverte du Japon se terminent. J’aime à sentir que le voyage est complet au plaisir que j’ai de rentrer. Cela n’est pas du tout incompatible avec le fait d’avoir passé un séjour exceptionnel. Mais je ne suis pas du genre à voir des vacances à l’étranger ou pas comme une échapatoire.

Ces vacances au Japon était un objectif en soi. Et mes attentes ont été rencontrées. Et même plus que cela.

Nous sommes rentrés à Tokyo il y a trois jours mais la journée d’hier à été dédiée à la visite de Nikko. Cette petite ville dont j’ignorais le nom abrite un fabuleux complexe de temples et mausolées qui n’a rien à envier à ce que nous avons vu à Kyoto.

C’est dans le Nikko Toshogu Shrine qu’est enseveli Tokugawa Ieyasu, le premier d’une dynastie de Shogun qui a assuré près de deux cents ans de paix après avoir unifié le Japon au 16è siècle.

Je retiens de cette visite, outre les magnifiques images et sensations éprouvées en arpentant le site, un fait qui vient compléter ce que je partageais dans une page précédente. Il semble que les Tokugawa ont obligé les temples de s’identifier comme shintō ou comme bouddhisme. Ainsi donc, la coexistence harmonieuse de deux spiritualités distinctes a dérangé les détenteurs du pouvoir. Heureusement, la coexistence des deux religions est restée engravée dans l’état d’esprit japonais. Il n’empêche, cette obligation de se positionner a complété ma vision sur la question.

Je n’ai pas le temps ici de décrire tout ce que nous avons découvert à Nikko. Juste dire que nous avons eu la grande chance de pouvoir faire la visite sous le soleil.

Et, à peine avons nous quitté le site qu’un orage a éclaté. Merci le ciel de nous avoir fait ce joli cadeau.

Au soir, nous avons découvert le quartier de la gare centrale de Tokyo. Ce quartier fait penser à Manhattan mais en plus aéré (et bien sûr avec des buildings nettement moins hauts)

Après la nature et la spiritualité, nous avons plongé dans la dense capitale japonaise. Nouvelle transition si intéressante à vivre et qui fait ressortir les qualités de chacun de ces environnements.

Le dernier jour s’est déroulé sous le soleil et nous a permis de visiter le parc Hama Rikyū, écrin de verdure au coeur de la ville et qui, à nouveau m’a évoqué le Central Parc de New-York.

Enfin, je m’en voudrais de ne pas terminer sur cette anecdote. Quand des Japonais nous demandaient d’où nous venions, dans la grande majorité des cas, quand je disais que je venais de Belgique, ils ne connaissaient manifestement pas ce nom de pays. Bruxelles n’avait pas plus de succès.

Et pourtant, on trouve dans plusieurs endroits de Tokyo des échoppes vendant des gaufres sous le label « Manneken » !

Par contre quand Blanca citait l’Espagne et même Barcelone, à chaque fois c’était bingo.

« Barcelone ha-ï (oui en Japonais)»

Curieuse sensation que de découvrir que je viens de nulle part et que d’ailleurs j’y retourne demain.

1 commentaire

  • Patrice Gilly

    La question au terme de votre fabuleux voyage serait :
    Avez-vous le sentiment d’avoir touché l’essentiel ?
    De quoi cogiter dans l’avion
    ou
    songer en marchant avec l’ami fidèle sur le sol familier.
    Merci pour ces chroniques enlevées, spirituelles et bien (res)senties.

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