Je rêve d’un monde qui évolue vers plus de sagesse.
Je rêve d’un monde imparfait, mais que l’on peut faire évoluer en posant les bonnes questions.
Car un monde parfait est un monde invivable et qu’inévitablement, ici et là, des personnes poseront des actes inadéquats, voire clairement inacceptables.
Mais il serait possible de dénoncer ces actes, ces situations inacceptables, ces injustices flagrantes ou qui méritent a minima qu’on s’interroge s’il n’y a pas de meilleure solution.
Je rêve d’un monde où notre indignation ne serait pas proportionnée au nombre de kilomètres qui nous séparent d’une situation injuste ou dramatique. D’une solidarité des peuples, d’une empathie des personnes quelque soit le continent où ils résident, quelque soit nos affinités avec eux.
Je rêve d’un monde où les indignations ne succèdent pas aux indignations, les nouvelles masquant les précédentes. Une indignation est une indignation. Elle n’est pas atténuée parce qu’une autre émerge, elle ne fait que s’ajouter.
Je rêve d’un monde où les intérêts particuliers ne modulent pas nos indignations, où il n’est même plus envisageable de fermer les yeux sur un scandale écologique parce qu’il nous permet d’autre part de maintenir notre petit confort.
Je rêve d’une liste des crises, des situations, des actes établie par la population mondiale et qui montre aux dirigeants du monde ce qui doit être changé. Une liste qui passe avant les intérêts financiers des puissants, avant les séductions à court terme des politiques obsédés par la prochaine élection.
Je rêve d’un monde qui reconnait l’identité des personnes, des peuples, des communautés, des régions, des nations sans basculer dans le nationalisme, le communautarisme, le régionalisme, l’esprit de clocher. D’un monde qui comprend que la mondialisation nécessite que chacun se reconnaisse dans sa particularité. Que ce n’est pas opposé, mais bien indispensable pour que chacun se reconnaisse dans un monde global. Qu’à défaut, un sentiment de dilution, de perte d’identité amène à des attitudes extrêmes pour réaffirmer qui l’on est.
Je rêve d’un monde où chacun accepte d’entendre l’autre, accepte le dialogue, même si — et surtout si — l’autre ne partage pas mon avis, mon opinion.
Je ne rêve pas d’un monde utopique, où tout le monde est d’accord, où tout le monde s’aime. Ce monde-là doit être bien mièvre et en tout cas impossible.
Je préfère rêver d’un monde où la diversité est source de richesse, de dialogue, de créativité.
Je rêve de dirigeants élus par le monde entier, pour le monde entier. Des dirigeants qui n’auraient plus ainsi à exacerber les différences pour être élus par les groupes qu’ils représentent comme le décrit si bien Amin Maalouf dans “Les Identités Meurtrières”.
Je rêve et je sais que rêver ne fait pas avancer les choses. Alors, je me lève et j’essaie, à mon niveau, d’interpeller, de questionner, de dialoguer.
You, you may say I’m a dreamer
Imagine, John Lennon
But I’m not the only one
I hope someday you will join us
And the world will be as one
2 commentaires
fanny martin
Merci pour ce joli monde <3
Patrice Gilly
I have made a dream…