Voyage au coeur du bouddhisme ésotérique shingon

C’est là-haut sur le mont Koya que Kobo Daishi trouva le sanko (trident utilisé dans le cérémonial bouddhiste) planté dans un pin et qu’il établit le siège de sa pratique apprise en Chine.

C’est ainsi que le village de Koyasan est né et s’est développé. Un endroit excellent pour découvrir le logement dans un temple et nous extraire de l’animation des villes japonaises.

Partis de Kyoto après avoir envoyé notre valise directement à Hiroshima, nous avons pris le train pour Osaka puis un train local suivi d’un funiculaire pour les derniers 300 mètres menant à Koyosan.

Je m’étais imaginé un village plus pittoresque, avec uniquement une enfilade de temples et son cimetière abritant le mausolée où Kobo Daishi serait plongé en méditation depuis des siècles.

Le village était on ne peut plus ordinaire, avec ses magasins de souvenirs et autres artefacts bouddhistes. Par contre, partout, des temples grands et moins grands.

Nous avons rejoint le temple où nous avions réservé une chambre. Nous y avons laissé notre maigre bagage, juste de quoi passer deux nuits avant de rejoindre Hiroshima.

Il régnait une ambiance un peu mystérieuse dans ce temple-hôtel. Le souper était prévu à 17h30. La salle à manger était vide hormis quelques coussins

« Ce temple n’est pas un hôtel » nous avertit le document plastifié dans notre chambre.

Ce n’étais pas non plus notre attente. Mais malgré cela il y avait tout de même un onsen. Certes modeste mais néanmoins suffisant pour nous réchauffer (14° dans les couloirs).
Le souper de 17h30 était comme attendu végétarien et arrosé de sake chaud.

De retour à la chambre, l’absence de tentures nous a invité à nous coucher avec le soleil et cela d’autant plus que nous avions rendez-vous à 6h20 pour assister à la cérémonie bouddhiste avant le petit-déjeuner frugal.

Ce furent donc 24 heures dépaysantes au possible. J’en garde cette désagréable sensation que le bouddhisme comme le catholicisme ne résiste pas à la tentation d’enrichir ses lieux de culte. Cela ne me semble pas nécessaire pour une spiritualité qui ne devrait avoir pour toute richesse qu’une richesse intérieure. Mais c’est ma manière de voir les choses et j’imagine que pour beaucoup investir, je veux dire faire des dons, dans la religion (ou les institutions qui les représente) est une manière de s’assurer une postérité pure de toute faute ou équivalent.

Si j’aime voir ces temples, ces statues, ces structures de bois presque démesurées tant elles sont grandes, je ne m’y retrouve définitivement pas. Je suis tellement plus séduit par l’esprit des temples zen et leurs jardins de pierre, par leur pièces couvertes de tatamis et vides, sans dorures ni statues.

Ces espaces me touchent profondément sans en rajouter. Ils me donnent l’envie de voyages intérieurs plutôt que d’admiration de ce qui est en dehors.

Je n’ai pas approfondi ce qu’est le bouddhisme ésotérique et cela ne m’intéresse pas vraiment.

Je continue d’apprécier de voir ces temples dont l’esthétique est tellement séduisante pour mes yeux d’Occidental. Cela me donne une perspective différente de l’architecture et des formes d’art qu’ont produit les religions chrétiennes qui font partie de ma culture.

1 commentaire

  • Patrice Gilly

    Une expérience chasse l’autre.
    Inventaire au retour, puis plus tard, après décantation.

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