La veille du départ est un jour particulier.
Une fois les bagages préparés, on se tourne vers l’avenir proche.
Le lendemain.
Ce dernier jour est une contemplation de ce que l’on va laisser pendant les prochaines semaines. Tout prend une relief particulier.
Et alors que je me prépare à déposer mon chien chez la gardienne qui prendra soin de lui pendant les prochains jours, je me prends à admirer son insouciance.
Je dicte ce texte dans mon téléphone durant notre promenade du matin.
Cette promenade, il la savoure comme chaque jour. Pour lui ce jour n’est pas un jour particulier. Il ignore que dans une heure j’irai le conduire et ne le reverrai que dans plusieurs semaines.
Et pourtant j’ai observé dans son attitude comme une intuition. Comme s’il devinait que quelque chose allait se passer.
Pas sûr mais peut-être.
Et alors que nous nous promenons dans ce petit bois où nous promenons chaque jour, nous cheminons avec deux conscience différentes.
L’un avec à l’esprit le départ du lendemain qui transforme la perception de ce paysage pourtant quotidien.
L’autre continuant de gambader avec insouciuance. Chaque arbre qu’il rencontre, chaque odeur qu’il détecte est une odeur nouvelle. Et c’est ainsi aujourd’hui comme les autres jours.
Pour mon chien, aujourd’hui est pareil à hier.
Et aujourd’hui est différent d’hier.
Pour moi le planning, c’est-à-dire cette perception du futur proche rend ce jour unique. Et même si je rechigne à l’avouer, je ne peux que constater une certaine nostalgie en toile de fond.
Tout passe. Tout est impermanence.
Est-ce une qualité de le savoir ou est-ce la cause de nos tourments?
Demain, dès avant l’aube, nous prendrons le train, puis l’avion vers le Grand Ouest américain.
Nos yeux s’ouvriront à de nouveaux paysages pendant que mon chien s’éveillera chez sa gardienne qu’il connaît et apprécie. Il ne se posera pas plus de questions qu’il ne s’en est posé aujourd’hui.
Une seule chose est sûre. Il nous fera la fête quand il nous reverra