Sérieux paquet de miles que nous avons dévoré pour aller de Sonora à Bridgeport. Avec la neige sur les montagnes du Yosemite, les routes sont fermées et il nous faut contourner le Yosemite par le Nord.
Nous pensions traverser des plaines mornes, des routes monotones et ce fut le cas pour les 40 permiers miles.
Après une heure de route, nous avons fait une petite halte pour faire quelques achats dont un café à l’américaine. Comme j’en ai l’habitude je sors une réflexion à l’homme à la caisse : je suis sûr que je suis votre premier client belge de la semaine, ou plutôt du mois mois, ou plutôt de l’année ! ».
« Ça je pense me répondit-il ! »
En fait je crois que je devais être son tout premier client belge et peut-être même le dernier !
Le paysage a alors commencé à changer pour devenir un paysage de montagnes montant jusqu’à 8000 pieds dans des paysages incroyables.
À cette altitude il y avait encore de la neige et des congères de vieille neige durcie sur le bord de la route.
Ce qui était extraordinaire c’est les espaces immmenses, à perte de vue.
Les photos ne peuvent rendre la sensation d’être dans ce paysage à perte de vue.
Rien à voir avec l’idée que l’on se fait de la Californie qui évoque plutôt les plages, le surf, les palmiers, le soleil.
Du soleil il y en avait mais cette montagne d’abord couverte d’une forêt de pin puis progressivement plus dépouillée avec des herbages sauvages, des rochers ici et là et aussi de vastes étendues d’arbres brûlés dont certains ont néanmoins continué de grandir offrant une base noircie et un sommet vert.
Après la traversée des forêts et montagnes, nous avons terminé le trajet par une trentaine de miles sur une route de la plaine. Nous sommes arrivés dans la petite ville de notre étape, Bridgeport. Une petite ville tellement américaine avec sa main Street large comme nos plus grandes avenues et où se rassemblent tous les commerces. Quelques motels, quelques échoppes à hamburger, deux stations d’essence et même pas une épicerie et encore moins de supermarché.
Nous avions l’intention d’aller directement visiter le très connu village fantôme de Bodie mais nous avons trouvé la route fermée pour cause de neige. Pas moyen de s’y rendre. Nous avons demandé des infos à une station de rangers et la dame nous a confirmé: impossible de s’y rendre.
Ça aurait pu être une source de frustration mais la route parcourue et le charme de cette petite ville si typique dans cette vaste plaine bordée de montagnes enneigés, le spectacle était magnifique et suffisant en soi.
La ranger nous avait renseigné des sources d’eau chaude à une centaine de mètres. Nous y sommes allés. À nouveau spectacle étonnant et paysage hallucinant. L’eau était vraiment très chaude et plusieurs petites bassines naturelles permettaient de s’y prélasser ce que nous n’avons pas fait.
Bridgeport est dans une région que les locaux appellent “high desert”, assez désertique mais haute en altitude avec de la neige jusqu’en avril.
En dégustant une glace (à l’américaine pas à l’italienne), un Américain venu acheter un hambruger avec son énorme pick-up, véhicule de base dans la région, nous a conseillé de voir les twin lakes, deux lacs proches de la ville. À nouveau, décor idyllique qui a réjoui nos yeux.
Et nous avons terminé la journée dans un bar-resto tellement américain avec une bière et … un hamburger avant de rejoindre la chambre de motel.
Ce voyage est une véritable immersion dans un univers dont nous connaissons les images pour les avoir vues si souvent dans les films américains. Chaque jour nous a apporté des découvertes fabuleuses.
Demain (enfin ce matin. car j’écris ceci mardi 30 au matin), nous descendons vers le Sud et le Mono Lake avant de rejoindre Lone Pine où nous passerons la nuit avant la Death Valley