Bryce Canyon au superlatif

Dans le monde de l’instantané, du scoop et des infos flash qui tentent de capturer des fractions de notre précieuse attention, l’usage des superlatifs est devenu monnaie courante et même jusqu’à plus soif. Comment dès lors exprimer l’extraordinaire quand les superlatifs ont déjà été usés jusqu’à la moëlle. Dans le Bryce Canyon, j’ai été immergé dans un décor qui dépasse tout entendement et je me suis mis à chercher les mots pour exprimer mes ressentis. Je suis pleinement conscient de la pauvreté évocatrice des mots quant il s’agit de partager des émotions et des états d’être (et d’âme).

Extraordinaire.

Ce mot suffit. Si nous prenons la pleine mesure de ce qu’il signifie, il devrait faire l’affaire. Mais il nous faut reconnaître qu’il s’est érodé. Tel les rochers du Bryce Canyon qui furent un jour d’arrogants murs de roche et qui se sont réduits à de fragiles colonnes qui font la spécificité de ce parc national, le mot “extraordinaire” a perdu de sa superbe. Il peine à être plus que l’adjectif “inahbituel”.

Extraordinaire, est devenu synonyme de “pas comme d’hab”.

Et de continuer à chercher le mot qui m’aidera à traduire mes impressions. Le mot qui m’est venu est “inouï”. Voilà un mot qui n’a pas subi les ravages des abus de superlatifs. Les anglophones utilisent “breath taking”, équivalent plus courant que notre “à couper le souffle”.

Bryce canyon
vues

Tout ça pour tenter de vous partager ce qui nous enveloppe lors de la découverte du Bryce Canyon.
Tout d’abord, ce parc ne se laisse pas voir. On y parvient par le plateau qui est boisé. On entre dans le Bryce Canyon National Park comme on entre dans une forêt de pins.
Puis c’est les chalets de contrôle d’accès et le visitor center. Le parc est une route d’environ 18 miles qui longe le canyon. Tout se passe vers le bas. De nombreuses haltes sont aménagées qui nous offrent des points de vue unique de cette vallée abrupte appelée canyon et qui a produit cet ensemble sculptural et architectural unique.
Et quand j’écris unique, cela me ramène à “extraordinaire” et “inouï”. Chacun de ces mots fait pâle figure face à ce que ce canyon donne à voir. Frises naturelles, tourelles biscornues, les fameux “hoodoos” forment une forêt orange de rochers sculptés par la rivière Paria.

J’ai parcouru, le deuxième jour, un sentier descendant au fond du canyon et se déroulant entre les rochers et les hoodoos. Chaque pas dévoile de nouvelles vues, des opportunités de contemplation. Et aucune lassitude ne s’installe. Tout est tellement fabuleux, esthétique, suggestif, impressionant, harmonieux, disruptif, immersif…
Chaque parc nous a surpris et séduit. Le suivant un peu plus que le précédent. Bryce Canyon a placé la barre très haute, pour les suivants.

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