Athènes J 2 : Entre chaos urbain et splendeurs antiques

Samedi 18 octobre 2025

Hier, nous étions suspendus entre ciel et terre sur l’Acropole. Aujourd’hui, nous avons plongé dans les entrailles d’Athènes la moderne pour mieux remonter le fil du temps.

La traversée de la ville

Ce matin, cap au nord vers le Musée Archéologique National. Et là, on découvre l’Athènes du quotidien, celle que les cartes postales oublient.

Le trafic est dense, nerveux, bruyant. Les voitures se frôlent, les scooters slaloment, et les klaxons ponctuent chaque seconde comme une symphonie urbaine déréglée. On traverse sur des passages piétons invisibles, au rouge comme le font les “locaux”. Un désordre omniprésent qui a trouvé son équilibre. Nous négocions notre place sur des trottoirs étroits qui rétrécissent encore quand une moto s’y gare. Certains pavés sont descellés, d’autres manquent carrément.

C’est chaotique. C’est vivant. C’est Athènes.

On sourit. On fait attention. On avance. Entre deux coups de klaxon, on aperçoit une petite église byzantine coincée entre deux immeubles des années 70. Le sacré et le profane, encore et toujours.

Le Musée Archéologique National : éblouissement

Et puis on entre. Et tout s’arrête.

Le Musée Archéologique National, c’est la caverne d’Ali Baba de la Grèce antique. Des salles et des salles de trésors qui racontent 5000 ans d’histoire.

Mais le choc, le vrai, ce sont les statues.

Les bronzes d’abord. Ce Poséidon (ou Zeus ?) de deux mètres de haut, bras écartés, prêt à lancer son trident. La puissance du dieu capturée dans le métal. Le Jockey sur son cheval au galop, si vivant qu’on entend presque les sabots claquer.

Le Masque d’Agamemnon est pour moi une déception. Je m’attendais à quelque chose dans le genre du masque de Toutankhamon qui est plus récent de 200 ans. Curieux de me rendre compte que ces deux civilisations étaient à leur apogée et commerçaient entre elles.

Et les marbres. Ces visages qui vous regardent à travers les millénaires. Nous regardons ces statues et c’est nous qui restons figés devant ces yeux sculptés avec une précision stupéfiante. Comment peut-on donner tant de vie à la pierre ?

Un conseil si vous y allez : Ne cherchez pas à tout voir. Vous allez saturer. Concentrez-vous sur les chefs-d’œuvre – les bronzes, les mycéniens, Santorin, quelques sculptures qui vous appellent. Laissez-vous guider par l’émotion plutôt que par l’exhaustivité. Ce musée se vit

Exarchia : l’autre visage d’Athènes

Quitter ce musée ne peut se faire que dans le contraste. Besoin d’air, de vie.
En route vers Exarchia, le quartier rebelle.

Ici, pas de temples ni de marbres. Juste des murs couverts de tags, de graffitis politiques, de street art coloré. Des cafés remplis d’étudiants et de ce que l’on appelle des bobos qui refont le monde autour d’un café frappé. Des librairies anarchistes, des disquaires vinyle.

C’est le cœur battant de la résistance athénienne, le quartier qui se soulève, qui conteste, qui vit intensément. Authentique, rugueux, vivant.

Tu parles d’un contraste.

On s’est posés en terrasse sur la place centrale. On a observé. Les jeunes, les vieux, les artistes, les intellos. Les camionnettes bosselées et les scooters virevoltants.
L’Athènes d’aujourd’hui, celle qui galère mais qui résiste.

Ce quartier, nous le quittons sans nous attarder. S’il m’a fait penser au quartier de Gracia à Barcelone que j’adore il n’en a pas la convivialité.

Le Lycabette : Athènes à nos pieds

L’ascension vers la colline du Lycabette nous a fait sentir le poids des milliers de pas des heures passées. Longues rues tout en montée et escaliers nous mène à l’entrée du funiculaire pour les derniers mètres d’ascension vers le sommet à 277 mètres d’altitude.

Et là, la vue, quelle vue!

Athènes s’étend à l’infini sous nos yeux. Cette ville tentaculaire, immense, qui semble n’avoir ni début ni fin. Tant de maisons blanches. Un tapis blanc à perte de vue et dans toutes les directions.
Devant nous, l’Acropole trône, minuscule et majestueuse à la fois mais à contre-jour ce qui compliquait les prises de vue. Car oui il y avait un beau soleil dont les rayons venaient contredire pour quelques heures encore les prévisions météo.

Nous prenons le temps de contempler cette ville folle qui semble si calme vue d’ici.

Plaka : la douceur du soir

Retour à Syntagma juste à l’heure de la relève de la garde, un cérémonial qui frôle le ridicule tant la gestique extravagante est digne d’une scène de théâtre antique. Mais c’était à voir 🙂
Une douche. Un moment allongés, les yeux fermés. Les images défilent : les bronzes, les tags, la vue, les pompons des chaussures des gardes…

Et le soir, direction la Plaka pour le dîner et retrouver Laïa et son fiston en Erasmus à Athènes (vous aurez inévitablement souri si vous connaissez Pol qui fait près de 2 mètres)

Ah, Plaka ! Et en plus un samedi soir. Tavernes et leurs terrasses aux lumières chaudes dans les ruelles en pente, musiciens sur les terrasses, les bougainvilliers qui débordent des balcons, .
La nuit est douce, l’Acropole illuminée veille sur nous.

Merveilleuse manière de terminer cette journée et notre séjour athénien.

Demain, nous quittons Athènes. Direction Delphes, l’oracle, les montagnes. Sur nos têtes l’épée de Damoclès d’une météo pluvieuse mais qu’importe.
Nous ne sommes pas encore au bout de nos émerveillements

3 commentaires

  • Nos souvenirs d’Athènes remontent à Mathusalem. Le bruit nous avait sonnés.
    Belles photos d’ambiance et paysagère.
    Faites-vous tirer l’augure à Delphes.
    Serais-je le seul à réagir à vos agapes hellènes ?

    • A

      D’autres préfèrent réagir par retour de mails mais beaucoup apprécient mes délires . Presqu’autant que moi quand je les écris .
      Pythie à Pythie le blog fait son nid

  • Texte magnifique. Je partage chacune de tes paroles sur Athènes — une ville de contrastes, en effet.
    Belle continuation dans cette aventure grecque!

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